Découvrez l’histoire du Château de Janvry
C’est à partir du 16ème siècle que nous avons connaissance du Château de Janvry, lorsque Jehan de Baillon, trésorier d’épargne, secrétaire et conseiller du roi, achète des terres dont celles de Janvry pour y créer un manoir seigneurial à l’emplacement du château actuel. A sa mort en 1567, une dalle funéraire, toujours visible, est installée dans la chapelle seigneuriale de l’église de Janvry. Marie de Hacqueville, dame de Janvry et veuve de Jehan de Baillon, vit alors seule dans cette demeure. Il s’agit à cette époque non pas d’un château mais d’un hôtel avec des douves comportant une douzaine de pièces et une basse-cour avec des bâtiments de ferme. Les douves sont encore visibles et l’on peut voir les fondations de cet hôtel dans la partie nord des caves.
A la suite des nombreuses dettes laissées par le fils de Jehan de Baillon, la propriété est cédée à Michel Ferrand. Son fils recherche la distinction de cette seigneurie en obtenant en plus de la basse et moyenne justice la concession de la haute justice. C’est à cette époque qu’ont probablement été dressés des poteaux de justice à l’entrée du village, témoignant de la possibilité d’exercer la sentence de mort. C’est autour de 1650 qu’il fit construire, sur les bases de l’hôtel, le château actuel de style Louis XIII avec un corps central et deux ailes, ainsi que des prisons et une chambre des gardes dans la tour sud-est du château, toujours visibles actuellement.
A la fin du 18ème siècle, André Haudry devient seigneur de Janvry mais sa passion pour la danseuse Mademoiselle Laguerre, connue dans le tout Paris pour avoir ruiné ses amants successifs, a eu raison de sa position sociale ; il est ruiné en moins d’un an.
C’est ainsi qu’en 1784, le château passe aux mains de la famille Anjorrant, ancêtre de la famille Reille, toujours propriétaire des lieux. Le Marquis Claude Anjorrant aménage les chambres dans le corps central du bâtiment. Il y construit même autour des années 1840 un petit théâtre dans lequel il fait venir des troupes de Paris.
Ce dernier, ayant perdu ses deux enfants, dont sa fille morte en couche, se laisse envahir de chagrin et se donne la mort dans un accès de fièvre chaude. Il aura auparavant fait ériger en témoignage de son chagrin une croix sur le chemin de Montlhéry encore visible à l’entrée de Janvry.
C’est à partir de cette époque que la propriété se transmet par les femmes, d’abord avec Alexandrine Cambout du Coislin, fille du marquis, qui épouse le comte Georges du Luart, ascendant de la famille Reille. La propriété se trouve à cette époque et jusqu’en 1940 être uniquement considérée comme une « propriété de rapport » pour les revenus générés par ses terres et n’est pas habitée pendant quasiment un siècle.
Pendant la guerre, des troupes françaises, allemandes et américaines ont successivement occupé les lieux, laissant ceux–ci particulièrement dégradés. Des ronces ont poussé dans l’entrée et les lattes du plancher ont servi à chauffer les troupes. A la fin de la guerre, le Baron Jean Reille, petit-fils de la comtesse du Luart, entame avec sa femme Liliane des travaux de restauration. Il installe l’eau courante ainsi que le chauffage. Son fils Ghislain continue les travaux et les aménagements du château avec sa femme Béatrix Reille, propriétaire actuelle, pour en faire une maison de famille agréable à vivre et un domaine de chasse.
Nous remercions Julien Christian pour ses recherches.
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